Les 25 ans de la décriminalisation de l’avortement : le libre-choix bien ancré

Montréal, le 28 janvier 2013 – La Fédération des femmes du Québec célèbre les 25 ans de la décriminalisation de l’avortement au Canada. Elle se félicite de l’enracinement et de l’appui général pour le libre-choix.

« Au Québec, la population, les institutions politiques ainsi que les services de santé sont unanimes pour reconnaître que la décision concernant la poursuite ou non d’une grossesse appartient aux femmes. C’est une importante victoire pour la liberté et la sécurité des femmes » déclare Alexa Conradi, présidente de la FFQ.

La population appuie majoritairement le mouvement féministe sur ces questions (selon la Fédération du Québec pour le planning des naissances, plus de 80 %). « Et cet appui ne faiblit pas, annonce la présidente. Ceci explique pourquoi les 44 motions et projets de loi visant à rouvrir le débat sur l’avortement présentés depuis 25 ans à la Chambre des communes ont échoué. » Aucun discours anti- choix n’a réussi à justifier pourquoi les femmes devraient être écartées des décisions concernant leur vie et leur corps.

Malheureusement, cela n’arrête pas les conservateurs qui investissent leurs énergies à nuire aux femmes plutôt qu’à améliorer leurs conditions. Nous pensons à M. Warawa qui cherche à affaiblir la situation actuelle sous le prétexte de « protéger les filles » avec sa motion 408. Ou à Rona Ambrose, qui a perdu sa légitimité en votant « oui » à la motion 312 de M. Woodworth. « Les Conservateurs doivent cesser leurs hostilités envers les femmes » d’affirmer la porte-parole.

Rappelons que c’est en janvier 1988 que l’avortement est décriminalisé au Canada. Le docteur Morgentaler étant en procès depuis 1983 à la suite de l’ouverture d’une clinique d’avortement en Ontario, c’est finalement la Cour suprême du Canada qui prononce son acquittement et abroge le Code criminel pour en retirer l’article 251. Il est donc désormais reconnu que l’intégrité physique et émotionnelle des femmes passent par leur droit à disposer de leur corps et, donc, par le droit de choisir l’avortement.

On n’oubliera pas également de rappeler « l’affaire Chantale Daigle ». En 1989, une femme enceinte décide de quitter son conjoint violent, Jean-Guy Tremblay. Ce dernier obtient, à la suite de procédures judiciaires, une injonction interdisant à son ex-petite amie de se faire avorter au nom des supposés « droits à la vie du fœtus » et « droits du père » sur sa progéniture. Celle-ci obtiendra gain de cause à la Cour suprême du Canada, mais elle n’attendra pas ce verdict pour agir. Enceinte de 21 semaines, elle choisit de défier la loi et d’organiser son avortement aux États-Unis.